L'art contemporain dans la mode. Ou le contraire.










J'ai toujours placé au-dessus de tout le respect de ce métier, qui n'est pas tout à fait un art mais qui a besoin d'un artiste pour exister.
Yves Saint Laurent






La fondation  Pierre Bergé-Yves Saint Laurent et le Petit Palais ont présenté du 11 Mars au 29 Août dernier, pour la première fois, une rétrospective sur l'intégralité de l'oeuvre du créateur Yves Saint Laurent, depuis ses débuts chez Dior en 1958, jusqu'à ses magnifiques robes du soir de 2002, date à laquelle il mit un terme à sa carrière. En 40 ans de création, Yves Saint Laurent a révolutionné la garde-robe de la femme en empruntant le smoking, le tailleur pantalon et la saharienne au vestiaire masculin pour en vêtir les femmes. Il fait alors passer les attributs du pouvoir d’un sexe à l’autre. Entretenant un dialogue permanent avec l’art, Yves Saint Laurent n’a cessé “de faire de la mode une fête”.

La mode s'installe plus que jamais dans les musées. C'est donc l'occasion pour nous de faire un tour d'horizon des rapports complexes entre les champs de l'art et de la mode.

Si la mode contribue à fabriquer l'esprit d'une époque, l'art est peut-être, en revanche, ce qui le saisit le mieux.Jill Gasparina

Si la première regroupe aussi bien la haute couture que les arts décoratifs, dont les tendances oscillent entre imagination des créateurs et goût du consommateur, l'artiste, lui, se doit de poser un regard distancié sur son temps pour en extraire l'esprit. Au vu des nombreuses interactions entre les deux champs, les rôles ne sont manifestement pas si clairs. En tant qu'expression de l'esprit d'un temps, la haute couture possède une dimension patrimoniale importante qu'il faut conserver, aux côtés des arts décoratifs. Plusieurs musées leur sont dédiés, qui remplissent une mission de conservation et d'archivage. Naturellement, la question de la création contemporaine et les conditions de sa mise en valeur se posent, puisque ce sont là les rôles de ces institutions. C'est pourtant une création singulière, qui n'a pas besoin de soutien puisqu'elle est portée par l'industrie de la mode, qui ne répond pas aux critères esthétiques habituels, mais qui fait pourtant preuve d'une indéniable démarche artistique. Au fil du temps et des nouveaux enjeux incarnés par la mode, le propos des musées sur le sujet a changé. Cette relation ambiguë traduit bien les nombreuses interactions plus globales entre les champs de l'art et de la mode. Chacun cherche manifestement quelque chose chez l'autre, les rôles s'inversent et s'échangent, au point que l'on ne sait plus très bien qui fait quoi, qui tire profit de l'autre et pourquoi. À dimension créative égale, le rapport ne l'est pas forcément et l'art risque d'y perdre des plumes.


Valentine

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