Rencontre avec....


Sylvie Malfray

La photographe a grandi et développé sa passion à Lyon.
Depuis 10 ans, elle exerce son art à Paris et à travers le monde. 
Sa notoriété se développe chaque jour davantage et elle est en train de devenir
une grande photographe pour le milieu de la mode.

J'arrive dans un petit appart' cossu au cœur du Marais,  
mes questions en main,
alors qu'elle semble très occupée à préparer son shooting qui débute dans une heure.
Vite, vite, je veux mon interview!


Sylvie, dîtes-moi, pourquoi ce métier?
Mon rêve d'enfant n'était pas de devenir photographe mais enseignante! Ce que j'ai d'ailleurs fait.
J'ai grandi dans une famille, où, comme pour la plupart, l'art n'a pas sa place et encore la mode encore moins!
Depuis l'adolescence, j'adorais la photo, mais il a fallu que j'exerce mon métier d'enseignante deux ans après la fin de mes études pour réaliser que je n'étais absolument pas faite pour ce métier. J'ai donc tenté difficilement de me battre et m'imposer pour me faire une petite place. Et.... disons que je suis ravie de voir que je commence à prendre de plus en plus de place!!




Le métier de photographe vous a t-il été insufflé par la mode ou par l'art? 
Les deux sont devenus tellement indissociables que je ne sais plus vraiment ce qu'il en a été.
Peut-être l'art. Après tout non, ce n'est pas un peu la même chose? Enfin c'est comme ça que je l'ai vu en tout cas, la mode est simplement un des dérivés, une des branches de l'art. Je ne connaissais rien à la mode, aux marques, et à vrai dire je n y connais toujours rien!! Je suis sensible à l'esthétique des mises en scène de mes shooting, mais les fringues ne me renversent pas!




Pensez-vous avoir été inspirée par d'autres artistes? Si oui, sont-ils tous des photographes?
Inspirée non, fascinée oui sans aucun doute. Newton, Paolo Roversi et Peter Lindberg .
Je n'ai rien de leur grandeur, ils sont exceptionnels, incroyables et incontestables.
Et puis je pense que le regard d'une femme ne pourra jamais être le même dans la photographie que celui d'un homme....



Un projet en cours?
Ahh! Si seulement il n y en avait qu'un!! Un projet personnel me tient à coeur en ce moment:
nous préparons un shooting avec une trentaine de filles: des danseuses, des jeunes comédiennes....
Je ne veux pas t'en dire plus, et excuse moi, mais je suis attendue!
merci! par contre, donne moi ton numéro de téléphone, j'aimerais te proposer quelque chose....


Je suis partie ravie, j'ai même eu le droit à ma séance photo la semaine suivante!!
 
Bérénice

La Mode au septième art (suite)

Les stylistes investissent nos écrans.

Cette fois, c'est à la carrière de Tom Ford que nous nous intéresserons. Ce géant de la Haute Couture internationale, créateur de mode et transfuge de chez Gucci et Yves Saint Laurent, s'est lancé en 2009 dans la réalisation de son premier long métrage adapté du roman éponyme du britannique Christopher Isherwood, A Single Man. Ce film dresse le portrait de George Falconer (Colin Firth), un professeur d'université d'âge mûr, dont le compagnon meurt dans un accident de voiture. Huit mois plus tard, "se réveiller chaque matin est une douleur" pour George qui perd le goût de vivre, malgré le réconfort apporté par sa vieille amie Charley (Julianne Moore) , elle aussi rongée par la solitude. Témoin de cette dérive, un jeune élève, nommé Kenny, se rapproche de lui. 
Je sais,  face au résumé du film, on pourrait être tenté de prendre ses jambes à son cou ; l'ultime journée d'un enseignant des années 1960 résolu à se tuer parce qu'il ne supporte pas la mort de son compagnon n'annonçait rien de très Rock'n'rool. Mais la sensibilité et l'élégance de Tom Ford transforment pourtant ce qui aurait pu n'être qu'un gros mélodrame en un objet d'art raffiné. Certe Colin Firth, brillant comme toujours, récompensé au Festival de Venise et cité à l'oscar pour ce rôle, et Julianne Moore, lumineuse, y sont pour beaucoup dans la puissance de ce voyage immobile au pessimisme ravageur, mais devant tant de beauté, on ne peut que se dire qu'un cinéaste est né, véritable esthète à la mode comme au cinéma. 



http://www.cordula-conseil.com/v2/wp-content/uploads/Tom-Ford.jpg 


Valentine

La Mode au septième art

Le costume au cinéma.


Le costume est au coeur de la construction du film. Au-delà des contingences de lieu et d’époque, le costume est essentiel quelle que soit l’oeuvre. Le vêtement a pour fonction de contribuer à la définition d’une identité. C’est un des outils cinématographiques qui permet de traduire les états d’âme des personnages.
La façon de se vêtir est une façon d’être : en adhésion ou en rejet des normes sociales. On s’habille non seulement pour avoir une apparence en adéquation à sa personnalité mais aussi par rapport aux autres. L’allure et ses codes sociaux contribuent à la définition d’un personnage. Dans le film 8 Femmes, par exemple, François Ozon joue, en forçant les traits sur cette relation. Catherine Deneuve, en femme mûre, Isabelle Huppert en fille austère, Virginie Ledoyen en jeune fille légère, Fanny Ardant en femme fatale...

Huit Femmes, François Ozon.



Fanny Ardant

Dans certaines oeuvres, une attention particulière est portée à la cohérence visuelle et à l’esthétique des réalisateurs. Les costumes créés par Yohji Yamamoto pour le film de Takeshi Kitano Dolls entraient, par exemple, complètement dans l’univers du cinéaste Japonais. C’était aussi une façon pour Yohji Yamamoto de renouer avec ses racines japonaises. La vision minimale et rigoriste de Yamamoto s’est adaptée de façon extraordinaire aux héros vagabonds de Dolls.

 
Miho Kanno et Hidetoshi Nishijima
La froideur et le chic d’une Marlène Dietrich venaient de son goût unique pour choisir la bonne silhouette au bon moment. L’élégance romantique d’Audrey Hepburn venait de sa proximité avec le couturier Hubert de Givenchy. Ces figures emblématiques du septième art étaient aussi des symboles d’une féminité intemporelle. Les relations entre les deux milieux peuvent résulter de la collaboration d’un cinéaste et d’un créateur de mode: Jean-Paul Gaultier a, par exemple, collaboré avec Pedro Almodovar de façon régulière (la robe de Victoria Abril dans Kika ou la robe de Gael Garcia Bernal travesti dans La Mauvaise Education) ou avec Luc Besson sur le projet Le Cinquième Element... L’univers de Pedro Almodovar ne serait pas aussi fort s’il n’avait pas fait ces choix de costumes. Avec ses personnages underground et excentriques, il fallait de l’extravagance.


Victoria Abril, Kika.

Le monde impitoyable de la mode peut être dépeint par les cinéastes.
Les univers cinématographiques peuvent aussi inspirer la mode: les héroïnes Hitchcockiennes ont servi de modèles à la collection Alexander McQueen, les films noir et blanc des années 30 plantent des atmosphères chics et raffinées, alors que les comédies musicales des années 60 évoquent les rêves poétiques, utopiques et psychédéliques.
Alexander McQueen, Collection 2006.
 
Les actrices sont les héroïnes des sociétés modernes. Leurs vies sont vécues par des millions d’admirateurs à travers le monde. Un principe d’identification profond de toutes les sociétés à des héros réels ou imaginaires. Les stars sont des mythes, elles doivent en assumer le statut.. Brigitte Bardot n’est pas devenue, dans les années 60, une icône pour ses prestations cinématographiques mais B.B. incarnait une nouvelle façon d’être pour les femmes. Elle collait parfaitement à son époque. Aussi, on peut dire que ce sont plus les raisons de porter une robe légère que la robe portée par B.B. en tant que telle qui explique la mode de la robe à carreaux Vichy.




Le cinéma, comme la mode, est un miroir du monde. Il accompagne les grands phénomènes sociaux, éclaire sur les rapports humains et s’en alimente aussi. C’est un domaine d’émotions qui dépeint des façons de vivre.
C’est le dialogue entre créateurs qui permet certains résultats spectaculaires comme entre Almodovar et Jean-Paul Gaultier ou entre Yohji Yamamoto et Takeshi Kitano. Ce sont ces parti-pris qui marquent l’histoire esthétique du cinéma.

Aude

La Mode Vintage sous le marteau des ventes aux enchères

L'activité d'un Cabinet d'expertises en Mode Vintage


Le Cabinet Chombert-Sternbach, créé en 1993 par Dominique Chombert et Françoise Sternbach, est spécialisé dans l'expertise de bagagerie, de bijoux et de fourrures vintage et haute couture.


Chaque année depuis sept ans, leur cabinet organise, avec l'étude Cornette de Saint Cyr, plusieurs ventes aux enchères publiques de garde-robes haute couture et vintage, dont l'une est spécialisée dans les produits Hermès. Ces ventes sont devenues le rendez-vous des collectionneurs, musées, particuliers et marchands à la recherche de pièces rares. Des records de prix y sont pulvérisés par des pièces sorties de greniers à l'occasion d'un déménagement ou d'une succession, et qui seraient parties à la poubelle sans la vigilance des deux expertes. Françoise Sternbach a ainsi sauvé des robes extraordinaires d'Elsa Schiaparelli et de Madeleine Vionnet, dont un modèle datant de 1935 a été adjugé 32 000 euros il y a un an.

La foule piétine avant l'ouverture des portes de la salle des ventes de Drouot. En une minute les chaises sont prises d'assaut. " Exceptionnel sac Kelly, 40 centimètres, en crocodile rouge Hermès, attaches et fermoir en plaqué or, cadenas, clefs, poignée. Excellent état. Estimation 12 000 / 14 000 euros ". Une main se lève, puis deux, puis trois... pour acquérir le lot à la vente " Hermès Vintage " du 6 décembre 2010. Le marteau tombe. Adjugé 19 000 euros (24 083 euros avec les frais d'adjudication et de TVA). Tous les regards convergent vers l'heureux acquéreur...

ROCHAS par Olivier THEYSKENS, Automne-Hiver 2004/2005, Robe bustier grand soir en gazar noir rebrodée à  partir des petites hanches de plumes de coq noir et turquoise.

Le cabinet Chombert-Sternbach, a été à l'initiative de ce nouveau secteur de ventes spécialisées, thématiques ou généralistes. À Drouot, où elles réalisent 80 % des opérations, tout le monde connaît de réputation Dominique Chombert et Françoise Sternbach, les pionnières du vintage griffé. Ici, chaque pièce proposée en salle des ventes est expertisée. Aucun risque d'acheter une imitation de sac Chanel vendue avec une fausse carte d'authenticité.

Gabrielle Chanel, Haute couture circa 1923, Robe du soir en crêpe georgette ivoire, rebrodée de perles nacrées, argent réhaussées de strass.



Une vente Chanel se tiendra à l'Hotel des Ventes Drouot les jeudi 24 et vendredi 25 février !! Ci-dessous la plaquette de la vente.



Aude


Evenement - Le Salon du Prêt-à-Porter Paris




Prêt-à-Porter Paris, est sans aucun doute LE rendez-vous incontournable de la saison des fans de mode, qu'ils soient amateurs ou professionnels.
Après avoir réuni 45000 visiteurs en septembre 2008, ce salon promet de nous dévoiler les nouvelles collections automne-hiver à venir, en réunissant 1500 marques venues du monde entier.






Prêt-à-Porter Paris, qu'est ce que c'est ?

C'est avant tout un label, reconnu mondialement, et à la tête de plusieurs évènements mode.
C'est la réunion de marques venues tout droit de 45 pays, mises en scène à travers 9 univers différents de mode et d'accessoires (Atmosphère's, The Box, So Ethic, Shibuya, Creative By, Secret By, Go Magic Fashion, Go Easy Accessory et So Shop).
Le plus, c'est que Prêt-à-Porter Paris offre aux spectateurs la possibilité de suivre un parcours ludique mode/arts/culture, afin de cerner au mieux les attentes des consommateurs, et de mettre en place des relations entre la mode et les autres univers créatifs. 
Car Prêt-à-Porter Paris, c'est aussi des expositions d'artistes contemporains, qui visent à favoriser et à encourager des collaborations futures et une union entre l'Art et la mode.
Les marques sélectionnées incarnent l'image du prêt-à-porter du pays qu'elles représentent, et sont exposées en fonction de leurs qualités de fabrication ainsi que leurs qualités artistiques.
Mais c'est également une grande librairie de mode internationale, et des conférences d'experts !
De quoi passer une journée amusante et attractive, en liant passion et culture !



"Pas de mode sans culture, pas d'idées sans rencontres".







Du samedi 22 au mardi 25 janvier 2011
Tous les jours de 9h à 19h (fermeture à 18h le dimanche)
Parc des expositions, 1 place de la Porte de Versailles, 75015 Paris.


Charlotte.

Rencontre avec...

Coralie Cadene, passionnée d'art et de mode, chargée d'étude des bijoux d'Elsa Triolet.




Quelle est votre formation?

J'ai commencé à étudier à l'ecole des Beaux Arts de Bourges. Au cours de ces trois ans d'enseignement général, spécialisé en sculptures en tissus, j'ai obtenu mon diplôme National Supérieur d'Arts Plastiques.
J'ai ensuite passé le concours de l'Ecole du Louvre. Mon premier cycle concernait l'histoire générale de l'art, spécialité objets d'art car à l'époque il n'y avait pas de cours d'histoire de la mode, ca date seulement de trois ans.
En parallèle j'ai travaillé pendant deux ans au Musée Galliera en charge de l'inventaire de la collection de sacs. C'était ma première approche avec le monde de l'art, et une révélation !
Ensuite j'ai effectué un stage à l'Opéra Garnier dans le domaine du patrimoine des costumes.
J'ai pu découvrir la différence entre les collections mode et les collections des costumes de scène. Ca représentait un rêve pour moi qui adore l'Opéra.


Puis j'ai effectué deux autres stages chez Louis Vuitton toujours dans le domaine du patrimoine.
Dans un premier temps j'étais chargée de la constitution des dossiers d'oeuvres, de l'inventaire des sacs de la collection contemporaine. Vuitton a une grosse politique d'achat d'oeuvres d'art contemporaines, on doit donc faire régulièrement des inventaires pour les rentrer dans la collection. L'entreprise Vuitton a une politique de rachat des malles anciennes.
Dans un deuxième temps, en plus de l'inventaire des chaussures contemporaines, j'ai eu une autre approche de la mode.
Enfin, j'ai travaillé six mois au Musée des Arts Décoratifs en parallèle de mon Master 2.
L'exposition Madeleine Vionnet y constituait un gros fond de robes donné d'elle même. C'était une exposition rétrospective. On a travaillé principalement sur un chantier de restauration des robes et sur la mise en place inédite d'une campagne de nettoyage des robes.J'ai d'ailleurs effectué mon mémoire sur ce sujet.
Et dernièrement j'ai travaillé au sein du Cabinet d'expertises Chombert et Sternbach pendant trois mois. C'est un cabinet en charge de l'expertise de pièces de mode vintage. C'était donc une approche totalement différente puisque c'était dans le domaine du marché de l'art et des ventes aux enchères. Et ca m'a permis de savoir que c'était aussi un bon moyen de se former l'oeil.

D'où vient votre passion pour les bijoux?

J'ai toujours aimé les bijoux. Ca s'est réellement réveillé avec le travail sur l'exposition de Madeleine Vionnet. J'y ai découvert le métier de parurier. Les paruriers travaillent depuis longtemps au service des maisons de haute couture les plus prestigieuses, ils mettent leurs savoir-faire à la disposition des créateurs de mode pour illuminer robes et costumes. Ils sont en quelque sorte dans l'ombre de ces créateurs. Ca a réveillé ma passion pour les bijoux.
Je me suis donc penchée sur les bijoutiers qui ont principalement travaillé pour Madeleine Vionnet.
A l'Opéra notamment j'assistais aux ateliers de création des accessoires, ce qui consiste un véritable travail d'art.
J'aime surtout les bijoux fantaisie. Ce qui est intéressant, c'est qu'il s'agit de bijoux crées à partir de matériaux devant donner l'illusion du précieux. On utilise le strass pour imiter le diamant mais aussi qu'on ne cherche plus le clinquant, l'apparat du bijou de joaillerie.
La naissance du bijou fantaisie apparaît dans les années 1920-1930. Coco Chanel a donné sa chance aux bijoux fantaisie avec le concept de ne plus porter uniquement des diamands.

Bracelet de perles coniques, rosettes en porcelaine. Photo Jean Mourot.




Comment travaillez-vous dans l'expertise et la conservation des bijoux d'Elsa Triolet?

Je vais commencer par une présentation du personnage. Elsa Triolet était un écrivain ainsi que son mari, Aragon. Elle s'est mise à la création de bijoux pendant une période courte de trois ans, à l'entre-deux-guerres. A l'époque elle ne vivait pas de son écriture. Elle a donc crée des bijoux fantaisies avec des matériaux comme de la faïence, du métal, du coton, des boulles de cotillon ou encore du verre. Elle travaillait pour les plus grands avec Elsa Schiaparelli mais aussi avec Lelong et Vionnet.
Ces bijoux ont été donnés à la bibliothèque municipale de Saint Etienne du Rouvray par son mari Aragon qui portait son nom. Personne ne savait quoi en faire. Il fallait attendre un budget et une personne compétente pour assurer le projet !
Maintenant mon objectif c'est la conservation des bijoux. Dans ce travail qui m'est demandé, j'ai pour mission d'adapter mon savoir à des collections presque "oubliées".
On procède d'abord par un pré-inventaire. Il faut lister les bijoux. Puis un constat d'état, c'est une sorte de diagnostique "médical".
Ensuite je dois évaluer le danger, dans le sens de la restauration toujours, et je suis chargée de rechercher les bons spécialistes.
Ensuite toutes les pièces sont prises en photo car elles seront enregistrées dans l'Inventaire des Musées de France.
L'objectif de ce travail c'est à terme, le projet d'une exposition et la mise en valeur des pièces d'Elsa Triolet.
Aujourd'hui j'ai entre les mains cinquante pièces, en plus de dessins et de carnets où sont répertoriés les bijoux.




Y-a-t-il un style Elsa Triolet?

Je ne sais pas si on peut parler de style. Mais Elsa Triolet a réalisé surtout des colliers et quelques bracelets. Son art réside dans la représentation de ces années. C'est à dire son inspiration Arts déco et aussi quelques formes géométriques. Nous avons des bijoux en os et en noix de coco, dont l'influence peut venir de son mari qui était un collectionneur d' arts d'Afrique.


Collier triangles en metal, tubes en porcelaine. Photo Jean Mourot.



Tout est diversifié dans cette collection. Chaque pièce est unique, et pour certaines se sont des prototypes. 


Collier de roses en porcelaine. Photo Jean Mourot.



Collier de perles bleues. Photo Jean Mourot.


La mode est un univers qui fascine et qui effraie en même temps. Comment l'expliquez-vous ?
Ca dépend quel aspect de la mode. Le côté créateur, Haute couture et défilé peut effrayer car ca renvoie à une performance artistique et à la mise en scène du vêtement. Ce qui accentue le côté élitiste. Ca effraie donc dans le sens où on peut y voir que l'inaccessible. Le monde des défilés est éloigné de notre façon de nous vêtir. Il appartient au domaine du luxe. Mais le côté fascinant est valable pour les mêmes raisons: la magie. Car c'est une vraie mise en scène, un vrai spectacle. Finalement le corps disparaît. La Mode a beaucoup évolué en un siècle. Au début du Xxème, on sublimait les corps. Le vêtement et le corps ne faisaient qu'un. Aujourd'hui, tout a changé, il n'y a pas de représentation de la femme. On met en avant la création. La distance est supprimée entre nous et la mode, dans le sens où elle a pris une valeur artistique nouvelle.
Selon vous, quel artiste ou créateur représente le mieux l'union de l'art et de la mode? Pourquoi?
Les créateurs font souvent référence à l'art. Christian Lacroix faisait référence à des tableaux dans ses créations. Il a d'ailleurs étudié à l'Ecole du Louvre, et son mémoire portait sur le costume dans la peinture. John Galliano, plus que tout autre, est le créateur qui allie art et mode. Ils réalisent de vraies mises en scène. Ses mannequins sont des sculptures qui avancent sur le podium. Il synthétise pour moi cette union. Et enfin Alexander Mc Queen a une approche plastique de la mode. Il travaille dans l'extension du corps à travers des artifices comme le corset ou le faux-cul, cela relève du domaine de la performance.
Tous ces créateurs montrent bien la tendance nouvelle qui est de cacher le corps derrière une création.



Aude

Histoire de la mode contemporaine - Vol 2

Cette superbe exposition a lieu aux Arts-Déco, rue de Rivoli, à Paris.
Le pari est audacieux pour ce deuxième volet: sélectionner les plus belles pièces des grands couturiers issues des années 1990-2000. Non seulement cette expo nous permet de revoir ou de découvrir les plus grands moments de la mode de ces deux dernières décennies mais elle n'exclut pas non plus le rapprochement inévitable avec le monde de l'art: les paroles des artistes et les moments forts de leur histoire permettent souvent de faire le lien entre un créateur et un mouvement artistique, et bien entendu de mieux comprendre sa démarche, ses influences, ses inspirations...
Les années 90 et 2000 sont empreintes de changements radicaux: les évènements politiques, sociaux et culturels ont eu un impact très fort sur le milieu de la mode. Les dés sont jetés: le corps n'est plus au centre de tous les interêts, on assiste à une recherche plus profonde, plus exigeante et plus difficile: ce qu'on pourrait appeler, en quelque sorte, la quête d'une nouvelle identité.

Je ne vous en dis pas plus et vous, si ce n'est une dernière recommandation : vous avez jusqu'au 8 mai pour déambuler dans les grandes salles des Arts Deco - velours noir ornant les murs et lumière tamisée pour l'occasion-

Je me dois sans plus tarder de vous faire part de ma petite sélection ( peut-être pas tout à fait objective...):



CHANEL
Depuis 1983, Karl Lagerfeld est aux commandes de la maison.
Il perpétue la démarche audacieuse initiée par Coco: une nouvelle
définition des codes vestimentaires.Une élégance qui se veut saisissante par sa simplicité.
"La mode se démode, le style jamais", Coco Chanel.
L'une des pièces phares des années 90', cette robe du soir:



  VIKTOR & ROLF
Deux stylistes néerlandais devenus incontournables depuis 1998.
Une extravagance précieuse, irréprochable, voilà leurs mots d'ordre.
Inspirés par Balenciaga ou YSL pour la précision et la finesse,
et empreints de leur décennie pour la folie et le look "total black".










ALEXANDER MCQUEEN
Impossible de ne pas évoquer le monument qui a révolutionné 
le monde de la mode ces dix dernières années.
Disparu l'année dernière, ce jeune londonien était issu des classes 
modestes, ce qu'il a toujours revendiqué.
Souvent rattaché au mouvements minimaliste,
McQueen a su faire preuve d'un talent incroyable 
dans tous les styles vestimentaires.
Il est également connu pour ses mises en scène lors des défilés.
On retiendra plus que tout le pastiche du film "On achève bien les chevaux" 
de Sydney Pollack en 2004. Ses mannequins et ses danseurs étaient alors les sujets
d'un des défilés les plus originaux et les plus spectaculaires que la mode ait connu.












GUCCI
Tom Ford, à la direction de la célèbre marque de 1990 à 2004,
a mis à profit ses talents de "businessman" pour  faire revivre la célèbre marque
qui commençait à s'éteindre...
Autodidacte, il ne se considère par comme un créateur ou un styliste
mais comme un designer.
Inspiré par l'architecte et designer Charles Eames, ses collections sont empreintes d'un style
 affranchi de toutes conventions.



Bérénice